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Laurent Berger Secrétaire général de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) depuis 2012.

Un boxeur discret au service des travailleurs

Carrière et formation

L_BergerLaurent Berger est né le 27 octobre 1968 à Guérande (Loire-Atlantique).

Secrétaire général de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à 24 ans, c'est en 1996 que Laurent Berger entre au sein de la CDFT, en devenant membre permanent de l'union régionale des Pays de la Loire. En 2003, il intègre le bureau national du syndicat après son élection à la tête de cette même section régionale.

Six ans plus tard, ce fils d'ouvrier soudeur des chantiers navals de Saint-Nazaire et d'une auxiliaire puéricultrice s'installe à Paris et est élu à la commission exécutive confédérale de la CFDT. Il se rapproche alors de plus en plus de François Chérèque, le secrétaire national de l'organisation de l'époque.

A la mi 2012, il devient numéro du syndicat et occupe alors les fonctions de "secrétaire national adjoint" chargé de l'action revendicative, de la politique de l'emploi et des chantiers de l'évolution de l'organisation. La même année, à l'automne, Laurent Berger devient à 44 ans le numéro du premier syndicat dans le privé en France.

Lors de son élection, il réfute les critiques qui le qualifient d'apparatchik : "J'ai connu le chômage, j'ai été aussi remplaçant de prof. J'ai mis les mains dans le cambouis comme surveillant d'externat, dans l'aide à l'insertion. Moi, mon parcours syndical, il est lié à mon parcours professionnel. J'étais délégué du personnel, j'ai monté une section syndicale dans une boîte de moins de 10. Ce n’est pas moins compliqué que dans une entreprise de 500 ou 800 salariés."

- Laurent Berger quitte la CFDT : un boxeur discret au service des travailleurs -

Portrait - Laurent Berger, 54 ans, a annoncé quitter ses fonctions de secrétaire général de la CFDT, premier syndicat de France, en juin prochain.

Combatif, grand bosseur, discret... L'homme a été un acteur incontournable pendant dix ans. Le bruit courait depuis quelques mois.

Cette fois, c’est officiel : Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a annoncé ce mercredi 19 avril quitter, le 21 juin prochain, son poste. Après deux mandats, il a accepté de rempiler l’an dernier, lors du dernier congrès du syndicat à Lyon, pour un an, le temps de passer la main à sa numéro deux, Marylise Léon.

Entré à la CFDT pendant ses études à Nantes, il a gravi tous les échelons syndicaux, de la section locale nazairienne en 1996, à l'union régional en 2003, jusqu'à intégrer la commission exécutive confédérale en 2009. Il a été ensuite chaperonné par François Chérèque, ex-leader cédétiste, avant d'être élu à la tête de la centrale en 2012.

 

- Une leçon d'humilité pour les responsables politiques -

Le secrétaire général de la CFDT a annoncé ce mercredi son départ de l'organisation syndicale qu'il aura réussi, en dix ans, à hisser au sommet. Une décision forte et courageuse qui devrait servir de leçon aux dirigeants politiques.

La prochaine fête de la musique sera aussi celle de Laurent Berger puisque c’est ce 21 juin prochain que le secrétaire général de la CFDT a décidé de rendre son rose tablier après plus de 10 ans de bons et loyaux services.

D’avoir choisi ainsi le solstice d’été lui permettra de prolonger la fiesta qui devrait lui rendre un hommage justifié, car le jour sera le plus long de l’année. Entre la Saint Jean, la Saint Aristonique et la Saint Socrate, il y aura peut-être la Saint Berger, puisque jamais son étoile aussi haut n’a brillé !

Le moment était bien choisi pour scintiller son salut.

Et c’est avec une satisfaction non dissimulée que cet enfant du peuple et de la J.O.C (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) annonce son départ ce mercredi dans une longue interview au journal Le Monde. Il ne cache pas "qu’il n’a jamais été à l’aise avec l’hyper-personnalisation" et, en même temps, qu’il n’est pas peu fier d’avoir hissé sa confédération à la première place des syndicats français.

Berger n'a pour autant jamais concédé aux facilités radicales du temps. Il a poussé l’exigence de la représentation des travailleurs et du dialogue social, contre vents et marées et contre un Président "fermé à triple tour". Le chef de l'Etat, vient de déclarer, bien obligé, "que sa porte resterait ouverte le temps qu’il faudrait". Laurent Berger, lui, se fera appeler Désiré...

 

Marlyse Léon, l'élue après Berger

Laurent Berger Marylise LeonMais ce départ annoncé comprend plusieurs leçons.

Les responsables politiques d’abord peuvent en en prendre de la graine ; eux qui s’échinent toujours à n’avoir aucun successeur et à mourir sans héritier.

On connaît la phrase de Clémenceau : "en politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables". Or le secrétaire général de la CFDT qui s’en va dresser un Arc de Triomphe à celle qui va le remplacer, Marylise Léon, jusqu’ici numéro 2. Il n'hésite pas à dire "qu’elle est capable d’impulser un nouvel élan, qu’elle est dynamique et qu’elle a une compréhension forte du monde du travail parfois plus fine que la mienne !". Et d’ajouter encore : "elle est proche des gens. Humaine".

L’humanité, une vertu cardinale pour ce catholique qui va jusqu’à remercier d’avoir pu exercer cette haute responsabilité, considérant "que c’est un don qui lui a été accordé". Et de donner une seconde leçon à ceux qui s’accrochent à leurs postes jusqu’à la mort, voire au-delà : "on est de passage et il vaut mieux transmettre quand on est bien lancé". Ainsi "personne ne lui a demandé de partir, mais on est là pour servir, pas pour se servir".

L’enseignement d’humilité mérite d’être médité, alors même que Laurent Berger ne masque pas l’orgueil qu’il ressent d’avoir hissé son organisation à la place première et d’avoir enregistré plus de 31.000 adhésions depuis le mois de janvier 2023 !

Un militant qui compte bien le rester

Il n’est certes pas parvenu à bloquer la réforme des retraites et l’échec de tous les syndicats pèsera lourd d’amertume dans "la crise démocratique" présente et à venir.

Si les syndicats ont été battus, le syndicalisme lui sort vainqueur.

La nécessité d’une défense des travailleurs s’impose dans l’opinion comme jamais auparavant.

Ces corps intermédiaires que le Président trouvait superfétatoires ont conquis de nouveaux droits d’expression et de concertation. Rien n’est certes acquis, mais une dynamique favorable dans les rapports de force est enclenchée.

Laurent Berger qui est un militant compte bien continuer d’y participer, là où il sera.

Pas à un poste politique, il le dit et le répète. Ce n’est pas son engagement. Mais changer la vie, ça s’est sa vie.

Lire le courrier de Laurent Berger aux militants CFDT

Chères amies, chers amis,

Je tenais à vous informer personnellement de ma décision de quitter mon mandat de Secrétaire général de la CFDT, le 21 juin prochain. C’est une décision murement réfléchie depuis plusieurs mois.

Vous le savez, cela a toujours été et, c’est encore aujourd’hui, un réel plaisir de militer à vos côtés. Et quelle fierté d’être votre représentant ! Mais après presque 11 années en tant que Secrétaire général de la CFDT, il est maintenant temps pour moi de passer la main. Pour que la CFDT continue de progresser et de grandir, notre histoire et nos règles internes nous recommandent de ne pas rester trop longtemps en fonction et notamment à celle de Secrétaire général. C’est une bonne habitude, que je souhaite conserver malgré l’intensité de l’actualité, très liée à la réforme des retraites.

Porté par des militantes et militants extraordinaires, j’y ai mis toute mon énergie, ma combativité et mes convictions. J’ai exercé cette responsabilité avec exigence, beaucoup d’investissement et de travail. Avec sincérité et éthique également. Mais il est normal et sain de laisser la place. C’est donc naturellement que j’ai décidé de faire coïncider la fin de mon mandat de Président de la Confédération européenne des syndicats en mai prochain et de celui de Secrétaire général de cette belle maison CFDT.

Pour me remplacer le 21 juin, la Commission exécutive proposera au Bureau national d’élire Marylise Léon. Vous la connaissez certainement. C’est une militante et une responsable plus jeune et pleine d’idées, qui milite à mes côtés depuis 5 ans en qualité de Secrétaire générale adjointe de la CFDT.

Depuis plusieurs mois, nous avons pris l’habitude de travailler ensemble. Dans cette période de forte activité sociale, toutes les décisions ont été prises en commun accord, après avoir échangé nos points de vue sur le bien-fondé de nos actions et de notre stratégie. Je suis convaincu qu’elle est prête à assumer les responsabilités de Secrétaire générale de la CFDT.

Partir le 21 juin ne sera pas une chose facile. La CFDT et nos combats collectifs m’ont beaucoup guidé et m’ont énormément apporté. Avec vous, j’ai éprouvé les valeurs de solidarité et d’émancipation. Chacune de ces valeurs, tellement importantes à mes yeux, est incarnée par les visages de nombre d’entre vous, des noms, des paroles échangées sur le terrain. Ensemble, nous avons poursuivi le travail des générations de militantes et militants précédentes et nous avons fait de la CFDT la première organisation syndicale de notre pays. Que de beaux souvenirs et de merveilleux moments vécus avec vous !

Ces moments entre militantes et militants me manqueront. Ces moments d’enrichissement mutuel, de discussion franche, toujours respectueuse, et souvent suivis de temps conviviaux qui sont la marque de fabrique de la CFDT.

Je suis donc heureux de vous inviter à passer cette journée du 21 juin ensemble, au Zénith de Paris pour passer le témoin « à la mode CFDT », c’est-à-dire dans l’unité, la détermination à changer le quotidien des travailleurs et la convivialité.


Alors, rendez-vous le 21 juin pour fêter le changement de saison de la CFDT. Je compte sur votre présence.

Avec toute mon amitié,
Laurent Berger